Lithographie, 1958

Tirage : 280/300

Éditeur : Maeght (Paris)

Catalogue : Maeght 1712

65.00 cm. x 47.00 cm. | 25.59 in. x 18.5 in. (papier)

46.00 cm. x 37.00 cm. | 18.11 in. x 14.57 in. (image)

Cette figure introduit le thème de la femme, qui occupe une place centrale dans l’œuvre de Joan Miro depuis les années 1920. Au début de cette décennie, Miro peint La Ferme et un an plus tard La Fermière, véritable personnification du lieu. Ces pendants sont révélateurs de la conception que Miro se fait de la femme, être humain faisant le lien avec la terre. On le sait, Miro s’inspire de ce qui l’entoure et de sa terre natale. La femme fait pour lui le lien entre l’humanité, la terre et le cosmos : « Pour moi, ce que j’appelle Femme, ce n’est pas la créature femme, c’est un univers. […] le versant de la violence, en écartant le côté humain, une violence personnelle. […] Femme, ou personnage. Jamais homme. Femme ou personnage ou oiseau ».

Miro traduit donc sa propre vision de la femme de plusieurs façons. Il peut tracer les contours de son corps par une ligne sinueuse. Il en ressort une poésie symbolique et légère. Dans notre œuvre, c’est tout l’inverse. La femme se dresse sur des membres démesurés, dont la disproportion avec sa tête est saisissante. La proéminence de ses attributs sexuels, ajoutant aux courbes de son corps, évoque une interprétation personnelle de l’archétype de la déesse mère. Elle occupe la majeure partie de la composition. L’absence de contours face à l’utilisation de couleurs joyeuses en aplats, semblent étirer sa morphologie. Elle s’unit alors avec son environnement, dominé un vert céladon.

L’œuvre de son ami Picasso, présente des similitudes, comme l’intérêt pour le corps féminin. Picasso disait de Miro : « nous habitons le même monde ». Il est vrai que ces deux artistes partagent de nombreux points communs et se sont réciproquement influencés. Picasso réalise en 1930 une série d’huiles aboutissant à L’acrobate. On y voit un corps contorsionné, dont il manque le tronc, aux jambes et bras immenses et à l’allure sculpturale. Les deux artistes adoptent tout deux des distorsions morphologiques bien que leurs sens différent.

Certificat d'authenticité
L’oeuvre est en très bon état
Signée à la main par l'artiste

Ref : LCD5248