Eau-forte et aquatinte, 1976

Tirage : 215

Éditeur : Le Vent d'Arles (Paris)

Imprimeur : Morsang (Paris)

Catalogue : [Dupin 953]

28.00 cm. x 23.00 cm. | 11.02 in. x 9.06 in. (image)

60.00 cm. x 48.00 cm. | 23.62 in. x 18.9 in. (cadre)

Poèmes de René Char
Imprimée sur Japon nacré

Durant sa carrière, Joan Miro a entretenu sa passion pour la poésie, source d’inspiration essentielle pour son art : « La poésie ouvrait de nouvelles possibilités pour moi, et me faisait aller au-delà de la peinture ». Lui-même poète, il a tissé de nombreuses amitiés artistiques avec des poètes de son temps dont les œuvres littéraires étaient un stimulant constant pour les siennes.

René Char (1907-1988) fait partie de ceux avec qui Miro entretint un dialogue poétique. De 1948 à 1976, Miro illustra douze de ses publications parmi lesquelles Le marteau sans maître, une compilation de poèmes écrits depuis 1927 et initialement publiée en 1934. Il s’agit d’un recueil considéré comme une œuvre de jeunesse mais qui eu une grande influence sur la création artistique de l’époque. Pour la première édition, c’est le père de l’abstraction Vassily Kandinsky qui réalisa le frontispice à la pointe sèche.

Notre sélection d’œuvres est extraite de la publication de ce recueil en 1976, illustrée de vingt-six eaux-fortes et aquatintes. L’artiste catalan, fidèle à son tempérament minutieux, s’applique à créer des compositions complexes. Le noir règne en maître, comme souvent dans ses productions de cette période, structurant l’espace par des formes libres, à la fois ondoyantes et fracturées. L’expression fougueuse de Miro se dévoile à travers une exigence formelle qui rappelle le choix soigné de René Char pour les mots. Malgré sa proximité avec les surréalistes qui se traduit notamment par la tentation d’écriture automatique, c’est sa volonté de maitrise et de justesse dans l’intention qui prime, mues par une recherche d’ancrage dans le réel :

« POSSIBLE
Dès qu’il en eut la certitude
À coup de serrements de gorge
Il facilita la parole
Elle jouait sur les illustrés à quatre sous
Il parla comme on tue
Le fauve
Ou la pitié
Ses doigts touchèrent l’autre rive
Mais le ciel bascula
Si vite
Que l’aigle sur la montagne
Eut la tête tranchée. »

Certificat d'authenticité
L’oeuvre est en très bon état
Signée à la main par l'artiste

Ref : LCD5346